Lot-et-Garonne Lac de Caussade, saison 1
Cet été, la retenue d’eau artificielle a réalimenté la rivière et permis l’irrigation.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
Au printemps 2020, le lac de Caussade était plein et ses vannes ont été ouvertes à partir du 8 juillet. Construit à Saint-Pierre-de-Caubel, dans le Lot-et-Garonne, en travers du ruisseau Caussade, il s’étend sur vingt hectares et alimente le Tolzac, un affluent de la Garonne. Propriété de l’Association syndicale autorisée (ASA) de Caussade, il a été conçu pour irriguer 22 exploitations (40 agriculteurs) selon une surface engagée de 350 ha.
En septembre, le niveau du lac est redescendu à 700 000 m3, selon l’estimation de Patrick Franken, président de l’ASA de Caussade : « Environ 200 000 m3 ont été libérés au cours de l’été pour répondre aux demandes de plusieurs irrigants. Mais sur les 40 agriculteurs, tous n’étaient pas prêts et certains n’ont pas osé. » Rappelons que le lac, construit entre 2018 et 2019 par la chambre d’agriculture alors que l’autorisation préfectorale avait été annulée, est dans l’attente d’un retour à la légalité.
Jérôme Marrauld, agriculteur à Monclar et adhérent de l’ASA, a installé il y a longtemps une pompe à eau sur le Tolzac. « J’irrigue 45 ha de maïs et 10 ha de luzerne grâce à un petit lac privé, explique-t-il. Ce plan d’eau de 25 000 m3, qui se remplit naturellement, ne suffit pas. J’avais installé cette pompe pour le réalimenter en été. Mais cela fait plus de dix ans que je ne prélève rien à cause de son débit insuffisant. »
Maintien du débit
Cet été, malgré la sécheresse, la rivière s’est bien maintenue. Il y a eu des interdictions préfectorales de pompage dans le Tolzac, mais pas sur la portion intéressant Jérôme Marrauld : « J’ai prélevé environ 15 000 m3, réalimenté mon lac et sauvé mon maïs ! Dans des parcelles voisines non irriguées, les rendements sont catastrophiques. » La saison a été difficile, avec « des sols engorgés au printemps par les abats d’eau, des maïs mal implantés, puis la sécheresse. La réalimentation par le lac de Caussade, c’est une sécurité pour mon exploitation », conclut l’agriculteur.
« Chaque été, trois cours d’eau non réalimentés se retrouvent classiquement en dessous de leur débit d’étiage : la Séoune, la Lède et le Tolzac, résume Rémy Muller, conseiller à la chambre d’agriculture. Mais cet été, le niveau d’alerte du Tolzac s’est différencié des deux autres ruisseaux. Les prélèvements pour l’irrigation ont été moins limités et plus tardifs. »
Hélène Quenin
Pour accéder à l'ensembles nos offres :